Film de 4 activistes israélo palestiniens : Basel Adra, Hamdan Ballal, Yuval Abraham et Rachel Szor,
C’est malheureusement bien d’actualité !
Un film sur la Palestine a toujours un goût d’injustice. La force de ce film est l’ inconscience d’un jeune palestinien qui filme les démolitions des maisons de villages en Cisjordanie par les bulldozers israéliens. Ce jeune palestinien c’est Basel, accompagné d’un jeune journaliste israélien arabophone Yuval.
La beauté existe même en temps de guerre ! Elle réside dans cette capacité qu’ont ces palestiniens d’accepter celui qui fait partie pourtant de ceux qui démolissent leur maison. L’originalité de No other land est que les réalisateurs font partie du dispositif !
Pas en mon nom !
La force de dire non et de se tenir derrière la caméra a fait ses preuves. Cela nous renvoie à d’autres réalisateurs comme Avi mograbi par exemple et son dialogue avec un palestinien par téléphone. Avi mograbi n’était pas arrivé à se lier d’amitié avec son interlocuteur à peine à dialoguer.
Dans No other land le journaliste israélien Yuval et Basel le jeune activiste palestinien ont un même but, sauf que l’un risque sa vie tandis que l’autre à peine risque t-il le rejet de sa communauté.
L’autre aspect nouveau et porteur d’espoir malgré l’actualité, est le refus des deux journalistes à céder à la pression et arrêter de filmer. Leur lien réside dans cet acte filmique et dans l’importance qu’ils trouvent de nous montrer la colonisation des villages les uns après les autres. Cet acte est héroïque et validé par les villageois qui n’ont pas d’autre choix que de se réfugier dans les grottes environnantes. Ce film documentaire nous fend le coeur et nous laisse sans mot tant les injustices sont clairement montrées et appuyées par la présence du journaliste israélien qui souhaite témoigner de ces colonisations en s’opposant aux soldats et leur disant « Pas en mon nom ! ».
Le dispositif filmique
De nombreux réalisateurs et réalisatrices choisissent d’être à l’image dans leur documentaire pour prendre en charge leur propos. Dans ce film, seulement deux le sont Basel et Yuval. Ils dialoguent et échangent quotidiennement sans haine ni colère. Ils forment presque un même corps, l’un n’existe pas sans l’autre. Et quand Basel n’est plus visible parce que son père s’est fait arrêté et qu’il doit veiller sur la famille, Yuval n’arrive pas à être lui-même sans Basel. Leur combat est nécessairement à deux. La caméra est tenue par deux autres activistes qui sont là pour nous permettre de voir ces deux compères à l’image et les suivre dans leur échange et leur activisme face aux bulldozers !
Basel sans Yuval
Basel existe sans Yuval, il est le symbole d’une lutte acharnée pour la survie d’un peuple. Déjà jeune, il prend la caméra pour témoigner de toutes les injustices dans son village. Il est entièrement pacifique et entièrement démuni également car il sait quel est son avenir dans un pays où il est marginalisé. La Cisjordanie est colonisée et le but de ces démolitions sont visiblement expliquées dans ce film. Les enfants qui comme Basel grandissent en voyant ces injustices n’ont pas d’autres recours que de résister ou de fuir !
R.B.E
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