En communauté
Une petite communauté, des retraités venus essentiellement de France, se créée dans le sud du Maroc sous les yeux bienveillants et étonnés des habitants. Ils font partie de ceux qui ont pris leur retraite à 60 ans et qui ont décidé de partir au soleil pour fuir l’hiver. Le camping vit au rythme de ces saisonniers qui pour beaucoup vivent plusieurs mois dans un camping car, partageant un jeu de pétanque sur un terrain vague où ils se retrouvent à la fraîche. Ils se préoccupent peu du regard des marocains qui ne leur accordent que peu d’importance. Car d’année en année ils ont finis par faire partie du paysage
C’est ma maison
Certains ont décidé de sauter le pas et de s’installer dans une maison qu’ils ont retapé et décoré à leur goût. Les prix des maisons en 10 ans ont grimpé tant ces nouveaux arrivants ont forcé le marché de l’immobilier. C’est ainsi que plusieurs types de retraités se fréquentent ou se croisent dans ce petit village de bord d’océan loin du Monde.
On observe différents statuts de retraités et même si les français sont nombreux, d’autres nationalités sont présentes, des anglais, des hollandais et des belges…
Souss Massa
C’est le cas de ce couple de français ayant atteint les 70 ans et qui s’interroge sur la sédentarité. Ils vivent dans un camping car de 8m de long et ont tout quitté pour vivre libre. Ils confient leur besoin de revenir toujours vers l’océan et ont découvert ce petit village loin de la cohue. Ils ont vécu près de 20 ans à Nouméa et y ont laissé leur progéniture pour voguer sur les terres marocaines.
Finir sa vie ici …
Cet autre couple venu du sud-est de la France, est installé ici depuis presque 20 ans. Ils cherchent à repartir pour la France, et veulent vendre leur demeure. Ils ont retapé la maison de leur rêve, l’insonorisant tout de même contre le bruit des vagues. Il est vrai que l’océan est bavard et pour ce couple leur confort est primordiale. C’est ainsi qu’ils ont tout fait pour que ni le soleil, ni le bruit, ni le froid ne les dérangent. Pourtant l’odeur de leur chauffage à gaz empeste la maison, et d’ajouter « ici le gaz ne coûte pas très cher ! ».
Libres
Il est étonnant de constater la tournure que prend la vie de ces exilés. Souvent au comportement complétement libre, ils se permettent des postures, des attitudes vestimentaires, adoptent au quotidien des comportement décalés. Pour autant, les marocains ne sont pas surpris et ne s’attardent que peu sur ces expatriés septentenaires. Ils coulent leur vieux jours ainsi revenant pour certains d’année en année dans le même camping-car en hiver et retrouvant leurs vieux copains ou s’en faisant d’autres. D’autres ont retrouvé leur villa après les années covid et après avoir eu peur de cette distance, ils se demandent s’ils ne vont pas vendre ce bien devenu bien trop compliqué à gérer.
La mort !
Ces dernières années le taux de mortalité de ces retraités, arrivés pour la majorité à leurs années critiques, rentrent chez eux pour être proches de leurs enfants, finissent dans des maisons de retraire ou meurent dans les hôpitaux à Agadir. Certains ont demandé à être enterrés au Maroc. Ils auront profité de quelques années de bonheur au soleil avant de tirer leur révérence. Car force est de constater que les locaux se demandent pourquoi les vieux français sont de moins en moins nombreux d’année en année, et surtout depuis la covid. Car même si, comme le raconte ce vieux couple, la covid a été vécue dans leur maison au Maroc, où le confinement était beaucoup plus agréable à vivre, ne pas pouvoir voir les enfants a été vécu avec douleur.
La jeunesse
La jeunesse s’installe enfin ! Des franco-marocains issus de l’immigration décident d’acquérir un bien dans ce lieux retiré et épargné pour y passer leurs vacances. Les marocains attendent avec impatience cette nouvelle population plus jeune, plus proche d’elle et qui est vue comme du sang neuf. C’est aussi les enfants de ces français, partis dans l’au-delà, qui héritent d’une maison et profitent avec leur enfants d’un bien dont ils ne savent quoi faire.
La législation marocaine
La législation est de plus en plus claire sur les pratiques douteuses. Il y a eu beaucoup de tolérance vis à vis de ces acheteurs cherchant le bien le plus rentable. C’est ainsi que des maisons n’ont des titres seulement pour un étage et ne sont donc pas à jour, d’autres propriétaires ont oublié de s’occuper de la donation de leur vivant, et il est compliqué aujourd’hui de retrouver les héritiers. Le Maroc d’aujourd’hui tend à clarifier les propriétés sans titre et c’est un défi pour tout le pays.
R.B.E
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