Lors du dernier festival Fidadoc, consacré à toutes sortes de format de documentaire, un film intimiste valait le détour : Voyage à Gaza.
Le film est récent et il a été fait à temps pour nous permettre de sentir avec une très grande humilité et bienveillance les gazouis. Il est rare aujourd’hui de tomber sur un film documentaire qui ne soit pas aussi respectueux des protagonistes et de leurs émotions. Le réalisateur italien nous guide grâce à sa voix off d’une grande poésie. Pendant 67 minutes Piero Usberti nous parle, nous livre son regard, ses mots et la magie opère. Sa voix n’est pas pesante, n’est pas omniprésente, elle nous raconte Gaza que l’on voit à travers des images de rencontres.
C’est la présence d’une jeune femme qui alors accompagne cette visite, elle nous entraîne vers ses amis tous jeunes, tous avec l’envie de quitter cette prison à ciel ouvert. Gaza se raconte alors toute seule, elle déballe son agonie, son explosion, son atmosphère. Pourtant tout est mélancolique, nostalgique. Du haut de sa jeunesse Piero nous prend par la main et nous rapproche de cette ville dont la population est encore forte et trouve de la dérision dans les coupures d’électricité, dans les manifestations pacifistes qui sont réprimées.
Quelle étrange envie a eu ce jeune italien qui avait envie de découvrir le Monde, il choisit le lieu le plus dangereux et le plus étouffant. Il semble que sa mélancolie, lui parle de nostalgie lui donne des ailes. Il découvre les noms des cinq prières musulmanes, il découvre les chants des jeunes paysans partant cultiver le peu de terres qui leur reste, il arrive jusqu’à la ville des fraises. Et c’est ainsi que grâce à sa voix poétique nous découvrons Gaza.
R.B.E
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