Avant on ne dérangeait pas ceux qui nous faisaient rire
Les humoristes français depuis Fernand Raynaud en passant par Coluche ou Thierry Le Luron pour les anciennes générations n’ont jamais été derangé par la société qu’eux dérangeaient. On se souvient des frasques de Coluche et de sa soif d’impertinence quand il se déguisait en mariée pour épouser Thierry le luron, Ou encore quand il décide de se présenter aux élections.
Aujourd’hui ?
Aujourd’hui le stand UP a vu naître de nombreux talents tous différents et novateurs. La France aime rire et depuis Djamel Debbouze il y en eu des nouvelles têtes tentant leur chance sur les scènes parisiennes. Le Djamel Comedy Club est devenu, dans les premières années de son ouverture, le lieu où se produire. Le Panam, un restaurant, qui organise des passages d’humoristes dans son sous sol, un moyen pour ces jeunes de tâter la scène.
Les noms
Le Comte de Bouderbala se produit depuis plusieurs années au République. Les nouvelles générations font rire autrement. On ne rit plus des accents, Farid bougueraba joue avec son public, le titille sans filet et crée avec beaucoup d’authenticité un lien intelligent avec son public. Il ose le provoquer en se servant de l’interaction qu’il crée avec le premier rang. Assister à un spectacle de cet humoriste c’est suivre une étude sociologique. Ce qui est surprenant c’est que de simples questions se construit un spectacle en live improvisé et ilarant. Tout est posé avec beaucoup de finesse et de légèreté. Ca va loin et c’est bon enfant, même si son style est décapant à force de gros mots et comme il le dit lui-même c’est assister à un programme canal+ le 1er samedi du mois (sous entendu film x).
Amin Radi, plus léger, joue entre le réel et le dire vrai. Il oscille souvent en jouant avec le ridicule. Il se positionne en souriant en usant de mimiques et de son léger accent marocain. Amin Radi est sans qu’il le revendique militant. Il dit sa condition de musulman en France et dénonce avec dérision l’islamophobie.
Yassine Belattar et son coéquipier Thomas Barbazan font dans le politique et le ridicule. Sur des instrumentaux de variétés françaises Thomas Barbazan chantent son amour pour tous ses amis musulmans et se moque de l’extrême droite. Dans les 30 glorieuses, émission de ces 2 acolytes le rire est permis sur fond de sujets d’actualité française.
La parodie de Malik Bentalha a cartonné sur la toile en très peu de temps, parce qu’il a osé s’attaquer à une émission que beaucoup critiquent et considèrent comme raciste, xénophobe et islamophobe. Malik Bentalha ose apparaître en imam Chalgoumi, et comme Le Comte de Bouderbala, il s’attaque à la présence sur les plateaux télé de cet homme au détriment d’autres personnes plus représentatives.
L’humour doit déranger
C’est le propre de la liberté de création et d’expression, et pourtant les humoristes et leur liberté de ton dérangent les politiques. La France a du mal à supporter ses troublions quand ils dépassent certaines limites. Et qui fixent ces limites ? A quoi sert l’humour ? De tout temps à jamais et dans toutes les sociétés, le fou (du Roi) lui dit sa vérité et surtout ce qu’il ne veut pas entendre.
Guillaume Meurisse et d’autres humoristes qui sont passés par France Inter l’ont vite compris. Le micro ne peut pas tout permettre. Et la liberté d’expression vole en éclats ! A quel moment on juge qu’un humoriste est dans son rôle ou pas ? Jusqu’où doit on aller dans la moquerie, la vanne ou même la caricature ? Dieudonné est tombé par exemple dans une spirale dés lors qu’il a fait son sketch sur un juif. Guillaume Meurisse alors qu’il compare Netanyahou à un nazi sans prépuce est remis à l’ordre et sommé de s’excuser.
Le talent c’est faire rire malgré tout !
Les talentueux humoristes d’origine maghrébine nous font réfléchir et vivre des moments délicieux grâce aux petites salles, aux nouveaux médias et finissent par jouer dans des immenses salles ou stades jusqu’au vélodrome de Marseille.
Le public sait reconnaître le talent !
R.B.E
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