CINEMA – LE COURS DE LA VIE

Si vous avez loupé sa sortie cinéma. Le dernier film de Frédéric Sojcher Le cours de la vie avec Agnes Jaoui, Janathan Zaccaï et Géraldine Nakache est sur les plateformes de streaming .

Avant propos

Ce film où Agnès Jaoui interprète le personnage principal, me ramène à mon passé. Je suis à
Bruxelles, je commence mon métier de réalisatrice et j’entends une rumeur qui grandit. Un jeune réalisateur Frédéric Sojcher est pris en otage par son équipe sur une île grecque. Le temps est passé très vite et de la salle depuis montage du Botanique à Bruxelles, je me retrouve dans la salle de cinéma l’Epée de bois à Paris. Je me dépêche d’aller voir le film Le cours de la vie de Frédéric Sojcher avant qu’il ne disparaisse après 9 semaines à l’écran. J’en ressors bouleversée. J’ai un jour réagi très vite face à un début de conflit avec mon équipe de tournage à l’étranger. Je me souvenais de l’histoire de Frédéric Sojcher et j’ai quitté l’hôtel discrètement pour aller chez un de mes protagonistes. J’ai ainsi surpris mon équipe et j’ai arrêté le tournage sans heurt. Mon passé me ramène encore à un autre cours de ma vie. Je fais un stand by dans mon travail filmique alors que je me sens prise au piège d’une relation trop difficile à gérer avec un de mes protagonistes. Je décide de m’inscrire à la Sorbonne pour suivre des cours et ainsi me protéger. Le cours de la vie me donne à nouveau une belle leçon, je me retrouve avec Frédéric Sojcher comme enseignant. Je dois remercier Frédéric Sojcher d’avoir été jusqu’au bout de son aventure cinématographique. Je découvre que la ténacité et l’amour du cinéma a porté ses fruits et Agnès Jaoui nous donne une leçon de vie et d’écriture.

Une masterclass réussie

Agnès Jaoui joue une scénariste talentueuse, la cinquantaine qui est appelée par son amoureux de jeunesse à donner une masterclass à des élèves de l’école de cinéma qu’il dirige. Il a dû se passer 30 ans entre leur histoire amoureuse et cette invitation. Le personnage qu’interprète Agnès Jaoui, la cinquantaine passé, se retrouve confrontée à cet ex qui ne dit pas tout de suite ses intentions. On sait tous et toutes que nos premières amours nous sauvent des prochaines. Dans Le cours de la vie cette confrontation est vécue avec légèreté tant elle est finement menée. D’abord la forme est travaillée. On passe du format 4/3 des premières caméras numériques au 16/9 des caméras HD pour enfin une ouverture scope et l’on peut comprendre le Climax (autre film de Frédéric Sojcher).

Dialogues d’Alain Layrac

Les années ont passé et Frédéric Sojcher a réalisé plusieurs films fictionnelles. Il n’est plus le jeune réalisateur pris en otage sur une île grecque. Sans doute a-t-il pu en tirer toutes les leçons et ne jamais s’arrêter. Filmer à tout prix (titre de son livre) et surtout ne pas revenir sur ce choix de vie.
Agnès Jaoui, enfin son personnage, nous parle de l’écriture en nous disant qu’elle aime raconter des histoires et que pour cela il faut se sentir proche des personnages que l’on invente. Elle nous donne une belle leçon de cinéma grâce à la plume d’Alain Layrac, scénariste de ce film ( et inspiré de son oeuvre) d’après une idée de Frédéric Sojcher.

Le monde d’aujourd’hui
Les élèves sont racontés avec le regard d’un adulte d’aujourd’hui sur une jeunesse en prise avec la curiosité à expérimenter toutes les formes de relation amoureuse. Le cours de la vie nous parle d’amour sous toutes ses formes et le film sous toutes ses formes nous pousse à la proximité avec cet univers amoureux. Les regards, les compréhensions, les pardons et tout se construit autour de ce cours. Le cours de la vie nous raconte notre monde.

Une vie se construit aussi grâce à nos choix de rupture. Partir parce qu’on ne peut pas rester.

R.B.E

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